|
|
Les milieux naturels du Gers Est proposée ci-dessous une rapide présentation des différents milieux du Gers selon une approche botanique...
Bois et forêts | Quelques forêts ou grands bois sont présents dans le Gers, même si le département ne se démarque pas par sa superficie boisée, une des plus faible de la région. On citera en vrac les bois de Masous, d'Aignan, d'Auch, de Bassoues, de Saint-Blanchard, les forêts de Berdoues, de Réjaumont, de Gajan et enfin les secteurs boisés de l'Armagnac. Mais ce sont surtout de nombreux petits bois et bosquets que l'on rencontre. Ils illustrent le plus souvent la régression des grandes forêts. On peut décrire quatre grands types de bois ou forêt présents dans le Gers. Il s'agit de : 1- Forêts ou bois caducifoliés ( de feuillus) 2- Forêts ou bois de résineux 3- Forêts mixtes 4- Forêts riveraines, fourrés humides Pour les forêts ou bois caducifoliés (de feuillus), on distingue : · la chênaie-charmaie et plus rarement hêtraie Mélange de Chêne sessile (Quercus petraea) et de Charme (Carpinus betulus), ces boisements assez peu répandus dans le département occupent le plus souvent le fond de vallon ombragé (versant exposé au Nord des thalweg). Une flore dite sciaphile (qui aime l'ombre) et à la floraison plutôt printanière caractérisent ces boisements. On y rencontre des plantes comme : le Gouet d'Italie (Arum italicum), la Mercuriale vivace (Mercurialis perennis), l'Anémone des bois (Anemone nemorosa), la Laîche des bois (Carex sylvatica), plus rarement le Scille fausse-jacinthe (Scilla lilio-hyacinthus) ou l'Hellebore vert (Helleborus viridis)… · la chênaie à chêne sessile sur sols calcaires Dominés par le Chêne sessile (Quercus petraea), ces boisements sont les plus courant sur une grande partie du département. On les rencontre malgré tout le plus souvent à l'état de lambeaux dans les secteurs très cultivés où ils occupent les pentes. Le sous-bois est assez peu diversifié et dominé par des arbustes comme le prunellier (Prunus spinosa), le Troène (Ligustrum vulgare), le Fragon petit-houx (Ruscus aculeatus), le Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea) et le Chèvre-feuille. La strate herbacée dominée par le lierre (Hedera helix) et le Gouet d'Italie (Arum italicum), est peu diversifiée. · la chênaie acidiphile Chêne sessile (Quercus petraea), chêne pédonculé (Quercus robur) et châtaignier (Castanea sativa) constituent la trame arborée de ces bois. Une grande partie des bois de l'Armagnac sont de ce type. Il faut y rajouter plus localement et dans les parties Ouest du département le chêne Tauzin (Quercus pyrenaica). Le pin maritime (Pinus pinaster) vient régulièrement se mêler à ce cortège. En sous-bois, les plantes caractéristiques les plus fréquentes sont : la Fougère aigle (Pteridium aquilinum), le Chèvrefeuille volubile (Lonicera periclymenum), la Germandrée scorodoine (Teucrium scorodonia), la Canche flexueuse (Deschampsia flexuosa), le Mélampyre des prés (Melampyrum pratense), la Houlque molle (Holcus mollis), le Millepertuis élégant (Hypericum pulchrum) et bien d'autres encore même si le tapis herbacé de la chênaie acidiphile n'est pas parmi les plus diversifiés. · la chênaie thermophile ou chênaie pubescente Le chêne pubescent qui caractérise ces boisements est une essence thermophile (qui aime la chaleur) et xérophile (qui aime les sols secs). On le retrouve sur les sols les plus secs et fréquemment sur les sols calcaires. C'est ainsi qu'une bonne partie des bois sur les coteaux bien exposés du Sud du département (Astarac) sont de ce type. Ces bois recèlent un potentiel d'espèces élevé et sont susceptibles d'abriter un cortège végétal très diversifié avec notamment : Troène (Ligustrum vulgare), Mancienne (Viburnum lantana), Garance voyageuse (Rubia peregrina), Hellébore fétide (Helleborus foetidus), Fragon petit-houx (Ruscus aculeatus) ainsi que plusieurs orchidées comme la Céphalanthère blanche (Cephalanthera longifolia), la Céphalanthère de Damas (Cephalanthera damasonium), les deux platanthères (Platanthera bifolia et Platanthera chlorantha) ou encore le Limodore (Limodorum abortivum)… Pour les forêts riveraines et les fourrés humides, on peut citer : · la saulaie-peupleraie Au contact d'une rivière comme l'Adour, sur des alluvions périodiquement dévastées par les crues, s'installent et se réinstallent des forêts et fruticées hygrophiles à bois tendres. Ces bois sont dominés par le Saule blanc et le Peuplier noir, ces deux espèces caractérisant à elles seules les bords de ce cours d'eau. Les saulaies les plus caractéristiques abritent souvent de nombreuses lianes comme le Houblon (Humulus lupulus), la Douce-amère (Solanum dulcamara), le Liseron des haies (Calystegia sepium), la Bryone dioïque (Bryonia dioica) ou la Vigne vierge (Parthenocissus quinquefolia). La strate herbacée, haute et dense, est dominée par la Baldingère (Phalaris arundinacea), la grande balsamine (Impatiens glandulifera), le Lamier maculé (Lamium maculatum) et l'Ortie (Urtica dioica). · l'aulnaie-frênaie Cette formation arborée riveraine se retrouve quasiment le long de toutes les petites rivières au cours plus lent traversant le département du sud au nord comme le Gers, l'Arratz, la Gimone, la Baïse ou encore la Save. L'Aulne glutineux, le Frêne et le Saule cendré caractérisent ces formations boisées, jamais très larges. Chêne sessile et Peuplier noir les accompagnent également. On retrouve dans la strate arborée bon nombre d'espèces de la saulaie-peupleraie. Des espèces comme la Laîche penchée (Carex pendula), l'Iris des marais (Iris pseudacorus), le Lycope d'Europe (Lycopus europaeus),… viennent les rejoindre. · la saulaie-aulnaie marécageuse C'est aux bords des étangs, lacs collinaires ou lacs de loisirs que l'on rencontre cette formation le plus souvent sous une forme dégradée. Différents saules arbustifs y sont présents : Saule cendré (Salix cinerea), Saule marsault (Salix caprea), Saule roux (Salix atrocinerea) mais aussi le Saule blanc (Salix alba). L'Aulne glutineux est lui aussi très abondant. Bon nombres de joncs sont aussi présents en bordure même de ces plans d'eau : le Jonc courbé (Juncus inflexus), le Jonc diffus (Juncus effusus), le Jonc aggloméré (Juncus conglomeratus). Ils sont accompagnés par la Salicaire (Lythrum salicaria), la Lysimache vulgaire (Lysimachia vulgaris) et trop rarement par le Roseau commun (Phragmites communis).
|
| Prairies et pelouses | On peut décrire plusieurs grands types de prairies ou de pelouses présentes dans le Gers. Il s'agit de : 1. Prairies de fauche ou pâtures hygrophiles (substrat humide) 2. Prairies de fauche mésophiles (substrat frais mais non mouillé) 3. Pâtures 4. Pelouses acidophiles 5. Pelouses calcaires sèches Prairies de fauche ou pâtures hygrophiles Ont été regroupées ici les prairies humides incultes ou légèrement cultivées. Comme toute formation de zone humide, ces prairies sont très sensibles aux actions modifiant leur équilibre hydrique (drainage), leur teneurs en minéraux (amendements) ou leurs caractéristiques pédologiques (labours, piétinements). Leur surface est d'ailleurs depuis longtemps en forte régression. o Les prairies humides fermées à hautes herbes Il s'agit des prairies hygrophiles à hautes herbes s'installant sur les berges fluviatiles fertiles et des stations de hautes herbes colonisant les prairies humides et les pâturages ayant subi une plus ou moins longue interruption de la fauche ou du pâturage. Ces prairies sont reconnaissables par la hauteur et la densité de la végétation, en même temps que par l'abondance des floraisons aux couleurs variées en début d'été. Les plantes qui caractérisent ces formations sont dans l'ensemble communes avec : l'Epilobe hirsute (Epilobium hirsutum), la Salicaire (Lythrum salicaria), le Lysimache (Lysimachia vulgaris)… L'Eupatoire chanvrine (Eupatorium canabinum) et le Grand Liseron (Calystegia sepium) y sont également bien représentés. o Les prairies humides eutrophes (riches en nutriments) Ces prairies se développent sur des sols modérément ou assez riches en nutriments, qu'ils soient alluviaux ou amendés, mouillés ou humides. Elles sont de toute façon inondées au moins en hiver ou bien se trouvent dans des zones où la nappe alluviale affleure. Peu fauchées ou simplement pâturées, elles constituent un habitat spécialisé abritant de nombreuses espèces rares et menacées. o Les prairies humides oligotrophes (pauvre en nutriments) Ce sont des prairies humides dominées par la Molinie (Molinia caerulea) sur des sols pauvres en nutriments, non fertilisées, acides ou calcaires, et soumises à des fluctuations de la nappe d'eau. Prairies de fauche et pâtures mésophiles (substrat frais mais non mouillé) Ce sont les prairies les plus intensives faisant l'objet d'amendements importants et réguliers, soumises à plusieurs fauches dans l'année ou bien supportant un chargement animal important. Les graminées y sont importantes et la flore dans l'ensemble assez peu diversifiée. Prairies et pelouses acidophiles Elles sont localisées dans la partie Ouest du département, essentiellement dans l'Armagnac ; s'y développent quelques étendues d'herbes basses avec notamment de belles populations d'Orchis morio. Ces prairies maigres sont également composées du Caille-lait jaune (Galium verum), du Millepertuis perforé (Hypericum perforatum), de la Luzule des champs (Luzula campestris) et du Saxifrage granulé (Saxifraga granulata). On les trouve le plus souvent en contact avec les landes à Bruyères. Pelouses calcaires Ces pelouses calcaires et sèches que l'on rencontre essentiellement en coteaux (principalement coteaux de l'Astarac) , le plus souvent sur de faibles surfaces, sont caractérisées par leur richesse et originalité floristique (nombreuses espèces à affinités méridionales ou steppiques, nombreuses orchidées). Nombre de ces pelouses ne se maintiennent que grâce au pâturage ou à la fauche, empêchant la reprise de l'évolution progressive vers la forêt. Ces milieux sont sensibles à l'érosion (piétinement et surpâturage), à l'eutrophisation (apports de minéraux par amendements) et à la déprise agricole (risque de fermeture du milieu si abandon des pratiques agricoles). On peut en distinguer deux types selon la nature du sol (épaisseur, …) : · Les prairies calcaires sèches Ces formations plus ou moins mésophiles sont souvent fermées et dominées par des herbes en forme de touffes. Elles sont malgré tout d'une très grande richesse spécifique et constituent notamment des sites remarquables à Orchidées (Orchis coriophora subsp. fragans et Ophrys aegirtica pour les plus remarquables). Toutefois elles sont parfois submergées par les graminées comme Brachypodium pinnatum et Bromus erectus, diminuant ainsi fortement leur diversité floristique. · Les pelouses calcaires très sèches Ces formations plus xérophiles que les précédentes, sont ouvertes et dominées par des herbes pérennantes formant des touffes. Elles colonisent les sols superficiels calcaires, souvent sur des pentes raides, les sommets de falaises ou de collines. C'est là que l'on rencontre les espèces à forte affinité méditerranéenne. Ces formations sont extrêmement rares dans le département.
|
| Champs et jachères | Les champs et autres terres cultivées représentent les surfaces les plus importantes du département. Même si à priori, ces milieux cultivés ne sont pas connus pour leur intérêt botanique, on peut y rencontrer quelques adventices des cultures intéressantes. Le mot " adventice " désigne une plante qui croît sur un terre cultivé sans y avoir été semée. Sur le terrain, on constate rapidement que la répartition des adventices répond à des lois qui résultent d'abord des façons culturales. Ainsi on reconnaît deux grands ensembles : 1. Les adventices des moissons 2. Les adventices des cultures sarclées On rajoutera ici un troisième groupe correspondant à une pratique culturale plus récente, à savoir la mise en jachère : 3. La flore des jachères · Les adventices des moissons : elles accomplissent la plus grande partie de leur cycle cultural en été ou entre la coupe et le labour automnal. Ce ne sont quasiment que des plantes annuelles. On trouvera par exemple le Rumex petite-Oseille (Rumex acetosella) sur sols acides, le Chénopode blanc (Chenopodium album) et la Matricaire inodore (Matricaria perforata) sur des sols riches en matières azotées. · Les adventices des cultures sarclées: présentes dans les jardins, les cultures maraîchères, les champs et les vignes, elles se développent sur des sols nettoyés plusieurs fois par an et régulièrement fumés. Cette flore se développe par vague en fonction des saisons. Au début du printemps et même dès la fin de l'hiver, on observe un tapis d'herbes basses recouvrant inégalement le sol : le Mouron des oiseaux (Stellaria media), la Bourse à Pasteur (Capsella bursa-pastoris), la Véronique de Perse (Veronica persica) sont parmi les plantes les plus courantes. A la fin du Printemps et durant l'été, se développent des colonies de grandes plantes érigées et d'autant plus volumineuses que le sol est riche en matière azotée : ce sont alors les Chénopodes, les Amaranthes, les Liserons ou encore de nombreuses composées comme les Laiterons, les Erigérons ou les Picrides qui constituent l'essentiel de ces formations. · Les jachères : leur flore n'est pas spécifique et dépend de la nature du sol et de la durée de la mise en jachère. On y retrouve généralement bon nombre des espèces adventices des cultures sarclées.
|
| Friches, décombres et autres milieux anthropisés | Aux abords des agglomérations , des villages, les travaux d'aménagement génèrent plus ou moins temporairement des zones de déblais ou de chantiers, mais laissent également plus durablement de vastes zones à l'état de friches dites industrielles. Ces secteurs font rapidement l'objet d'une colonisation végétale. Il ne s'agit pas de décrire ici les différentes friches ou les faciès de végétation rudérale (qui croît sur les décombres) mais de donner un simple aperçu des plantes que l'on peut rencontrer sur des terrains fortement anthropisés. Plusieurs situations sont possibles : · Les zones de chantiers avec des terres rapportées · Les terrains vagues Les terrains vagues, occupés la première année par des populations de Chénopodes et autres plantes annuelles, voient assez vite, s'ils restent livrés à eux-mêmes, apparaître des plantes bisannuelles ou vivaces, telles qu'Artemisia vulgaris et Urtica dioïca. Ces peuplements se distinguent généralement par la vigueur de la végétation, avec un nombre élevé d'herbes de haute taille. En dépit des conditions diverses (milieux ensoleillés ou ombragés, secs ou franchement humides) on retrouve à peu près partout un noyau commun d'espèces adaptées à ces milieux riches en nitrates. Le Chiendent (Elymus repens), le Cirse des champs (Cirsium arvense), le Gaillet gratteron (Galium aparine) ainsi que le Dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) sont souvent très fréquents. Les Molènes (Verbascum sp.) y sont également représentées ainsi que la Vergerette du Canada (Conyza canadensis), le Crépide fétide (Crepis foetida), le Picride fausse-vipérine (Picris hieracioïdes), la Cardère (Dipsacum fullonum).
|
| Rivières, étangs et zones humides | Les milieux humides au sens large sont diversement représentés dans le Gers. L'Adour ainsi que les autres rivières comme la Save, le Gers, l'Arratz ou la Gimone, offrent quelques faciès différents sans oublier les étangs de l'Armagnac. On distinguera plusieurs grands types : · Les groupements aquatiques · Les groupements riverains · Les groupements de marais Les groupements aquatiques On retiendra plusieurs faciès : · Végétation flottante sans être fixée au fond par des racines - c'est notamment le cas des groupements de lentilles d'eau (Lemna minor, Lemna trisulca…) que l'on rencontre dans les eaux chargées de matières organiques (mares ou certains lacs collinaires). · Végétation flottante ou submergée, fixée au fond par des racines - deux types de formations se rencontrent fréquemment : ce sont d'une part les groupements à Potamot (Potamogeton natans, P. crispus,…) accompagnés également de plantes introduites comme Najas marina ou Ludwigia sp. (les Jussies), et d'autre part les groupements à Renoncules flottantes (Ranunculus aquatilis,…). Les groupements riverains On les retrouve essentiellement sur les grèves alluviales ou vases riveraines. Il s'agit d'une végétation s'installant sur sols nitratés alluviaux et périodiquement inondés ; elle comprend une forte proportion d'annuelles pouvant atteindre de grandes dimensions en raison de la richesse du sol. Le maximum de diversité et de floraison s'observe en été ou au début de l'automne. Il s'agit d'un groupement instable que l'on rencontre sur les bancs de galets (notamment aux bords de l'Adour), soumis ainsi à des submersions périodiques lors de périodes de crues, s'observent de nombreuses espèces dont beaucoup sont des espèces étrangères naturalisées. Différents faciès à Bidens sp., Xanthium sp. et Amaranthus sp. se forment ponctuellement. On y trouve des espèces comme Artemisia vulgaris, Bidens tripartita, Chenopodium album, Conyza canadensis, Echinochloa crus-galli, Polygonum hydropiper, …
|
|
|
|
|
|